Le Mouvement des accélérateurs en innovation du Québec (MAIN) a dévoilé dernièrement une étude ciblée sur l’écosystème startup du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Cette étude, bien que nous n’y apprenions pas grand-chose de nouveau, vient dresser un portrait assez juste de l’état des lieux.

Il y a deux éléments qui ont particulièrement retenu mon attention.

Le premier élément étant le fait que présentement, le secteur du numérique et des technologies de l’information n’est pas le principal vecteur de l’innovation et des startups dans la région.

Ce n’est pas une surprise pour personne, car nous avons pris un retard considérable à ce niveau au cours des dernières années. Retard que nous peinons à combler. Toutefois, ce point est préoccupant, puisque la transformation numérique est un élément majeur auquel doit faire face l’ensemble des secteurs de notre économie.

Deux facteurs expliquent cette situation, selon moi. Tout d’abord, notre manque de connaissance en général de ce secteur, couplé à une difficulté de nous approprier ces connaissances. De plus, certains paradigmes viennent gangréner le développement économique de notre région depuis trop longtemps et, par le fait même, notre capacité à nous redéfinir.

J’utilise le terme « paradigme » pour éviter d’avoir à pointer certaines organisations ou certains individus du doigt, mais force est d’admettre qu’encore aujourd’hui, lorsqu’on parle de la diversification économique de la région, nous en venons souvent à ne parler que du secteur de l’aluminium et de la forêt.

Heureusement, il y a de l’espoir !

Je pense ici au COLab d’Alma, tout nouveau laboratoire d’innovation sociale et de culture numérique, qui devrait permettre l’accélération de l’appropriation de ces savoirs. Également, le quartier numérique de Saguenay, qui deviendra assurément un pôle central d’innovation dans les prochaines années.

Le deuxième élément qui a retenu mon attention dans cette étude concerne la collaboration\compétition – la fameuse « coopétition » – qui existe entre les différentes structures d’accompagnement pour les startups.

Le rapport mentionnait qu’il n’existait pas de collaboration formelle entre celles-ci concernant l’accompagnement des entreprises en démarrage.

Pour moi, ce point est symptomatique d’une façon de faire qui dure depuis trop longtemps. À l’avenir, si nous voulons mettre en place un écosystème régional d’innovation dynamique et mieux exploiter le pouvoir de transformation des technologies, il faut impérativement apprendre à travailler ensemble et de façon plus ouverte.

Comme le dit si bien mon ami Paul-Henri, il faut que le Saguenay–Lac-Saint-Jean cesse de se voir comme une région « ressource » pour devenir une région « open source ».

Cette approche ouverte de notre développement, inspirée par le développement logiciel, permettrait que plus de gens puissent venir s’impliquer dans le changement. Nous pourrions ainsi mieux exploiter l’incroyable pouvoir de créativité que représente notre intelligence collective, et ce, au bénéfice de l’ensemble de notre communauté.

Alors, multiplions les ententes de partenariat avec des organisations de l’extérieur de la région, afin que nous puissions profiter davantage d’occasions pour actualiser nos connaissances.

Ouvrons l’écriture des prochaines pages de notre histoire régionale à toute une génération qui ne demande qu’à vivre et à se développer ici.

Accueillons à bras ouverts toutes ces personnes qui décident de venir s’installer dans la région, attirées par la richesse de notre territoire – tout comme nos ancêtres l’avaient fait à l’époque.

Et surtout, rappelons-nous chaque jour la chance que nous avons de pouvoir vivre dans un environnement aussi favorable.

Ensemble, réalisons le Saguenay–Lac-Saint-Jean 4.0.

Partagez sur :