La crise que nous vivons et qui n’en finit plus de finir a mis à mal plusieurs de nos convictions et pas mal de nos ambitions. Elle nous force à une humilité et à une fragilité qui sont inhabituelles pour plusieurs. Notre capacité à nous adapter aux changements a été mise à rude épreuve et nous perdons plusieurs de nos repaires à travers cette suite incessante de directives et de mesures.

Le dynamisme qu’affichait le milieu dans des secteurs comme le numérique, la culture ou encore l’économie sociale semble avoir disparu emportant avec lui bien des illusions.

J’aimerais être optimiste, Dieu sait à quel point je me force à le rester, mais rien n’indique pour l’instant que nous soyons au bout de nos peines.

Si dans les vagues précédentes, une série de mesures de la part de nos gouvernements était venu aider les entrepreneurs à traverser le pire, cette fois-ci tout porte à croire que nous en sommes presque rendus à l’étape du « business as usual ».

Comme si tout ça était notre nouvelle réalité.

Et effectivement, si on regarde du côté du climat et des conséquences du réchauffement, les périodes de relative stabilité que nous avons connues depuis des siècles et qui ont permis de développer une économie fleurissante semblent derrière nous.

À ce sujet, j’entendais une représentante de l’institut du Québec qui demandait au gouvernement de prévoir des réserves budgétaires pour faire face aux conséquences qu’engendreront ces bouleversements.

Je sais, il n’y a rien de très optimiste dans ce que je dis, mais que voulez-vous je suis un réaliste pragmatique. J’aime trouver des solutions aux problèmes et non nier les problèmes pour ne pas avoir à chercher de solutions.

Alors pour moi, une des clefs de la réussite dans les prochaines années passera par notre capacité à démontrer davantage d’entraide.

Finie l’époque du chacun pour soi et que le plus fort l’emporte. Nous allons devoir apprendre à travailler sur une vision commune de notre développement bâtie autour de valeurs qui nous rassemblent au lieu de nous diviser.

Et c’est ce qui me frappe le plus depuis quelques semaines! Les gens sont maintenant de plus en plus prêts à adopter de nouvelles façons de faire. Prêts à s’entraider, à bâtir des liens, à mutualiser des services, à monter des projets collaboratifs. Prêts à valoriser et à favoriser l’intérêt commun.

Il faut profiter de cette ouverture pour mettre en place ces espaces d’échanges et d’innovations. Des espaces où nous pourrons rêver et réaliser des projets qui vont dans le sens de ce que la science nous demande de faire. Des projets d’autonomie territoriale, d’innovation technologique, d’innovation sociale, etc.

De plus en plus je suis convaincu que nous avons besoin d’un Laboratoire d’innovation à Saguenay.

Je le répète depuis plus de 25 ans maintenant. À l’époque, j’avais essayé de vendre une idée de café où les gens pourraient venir échanger, s’inspirer et trouver de l’aide pour réaliser leur projet. C’était bien avant l’apparition des premiers Living Lab en Europe!

25 ans plus tard, je reste convaincu plus que jamais de la nécessité de se doter de tels espaces ici en région.

On y est presque, mais en attendant que ce projet puisse voir le jour, je me suis transformé depuis quelques mois en Lab vivant (fake it till you make it comme disent les Américains). Pleins de belles rencontres, d’échanges d’idées, de pistes de projets, de débroussaillage de possibilités et surtout ce sentiment d’être en mode solutions et de mettre en place quelque chose de potentiellement réellement porteur d’avenir.

Et juste ça, ça n’a pas de prix par les temps qui courent !

 

 

 

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